Notre carnet d'aventures

Je prends enfin un peu de temps pour donner quelques nouvelles.

Depuis notre arrivée il y a déjà 3 mois, nous sommes pris dans une spirale un peu folle entre le retour au boulot, les retrouvailles avec nos familles et nos amis qui ne sont toujours pas terminées.

Éric a repris le dessus, il est en pleine forme; nous ne saurons jamais vraiment ce qui s'est passé. L'essentiel étant qu'il aille bien.

Nous avons mis Papillon en vente quelques temps après notre retour, il a donc fallu le vider (de quelques bricoles pesant quelques tonnes!) et surtout ré emménager à la maison (bouhhhh).

Et ça y est, notre Papillon va partir sur un nouveau projet avec ses nouveaux propriétaires canadiens.

Nous sommes à la fois ravis pour ce magnifique bateau qui nous a accompagnés toute cette année et qui mérite de continuer à naviguer et amputés d'un morceau de "nous".

Quoi qu'il en soit, nous souhaitons un magnifique voyage à Mark et sa femme :-)

Quant à nous, il va être temps de commencer à penser à la suite ....

Affaire à suivre,

On vous embrasse, Pascale & Éric

Encore une fois, cette escale à Ribadeo aura été trop courte. Cette petite ville balnéaire, très bon chic bon genre est tout simplement adorable.

Le port est plein de voiliers typiques, les velas latinas et c’est un véritable plaisir que de les voir naviguer dans la baie.

Nous sommes le vendredi 25 Août et depuis hier après-midi, nous voyons la côte espagnole. Encore une fois, la traversée depuis les Açores a été plus longue que prévue faute de vent depuis notre départ de Faial et heureusement, notre brave Perkins est au RDV.

L’avantage, c’est qu’on a eu le temps de voir des animaux. Hier des gros dauphins sont venus faire un véritable show à Fleur en sautant dans tous les sens. C’était super.

Finalement, nous avons récupéré mon papa et ma nièce, Fleur, sur Faial. Ne pouvons aller les chercher à Punta Delgada comme prévu, le moteur ayant encore fait des siennes, ils ont pris un avion dimanche pour nous rejoindre jusqu’à Faial.

Lundi 14 Août, à la 1^ère heure, le mécanicien est à bord de Papillon pour changer la pompe manuelle de gasoil que mon papa nous a ramenée de La Rochelle. Ça, c’est fait !

Mardi 15 Août, le temps de quelques petites dernières courses, une visite de Horta, un dernier « au revoir » à Toni, notre ami américain qui part seul en direction de la Grèce sur son 28 pieds et de Kius, qui lui prend la route d’Amsterdam (seul également), le plein d’eau, une dernière bonne douche bien chaude et bien longue et un dernier petit restau et c’est à notre tour de larguer les amarres.

Nous partons avec une toute petite brise qui nous pousse tranquillement. C’est l’occasion de profiter de quelques groupes de dauphins qui sont en plein repas ! Ils resteront un peu trop loin de Papillon au goût de Fleur…

Une petite houle par le travers incite notre Papillon à danser, ce qui ne plait pas trop à l’estomac de Fleurette. La pauvre, tant qu’elle reste dans le cockpit, tout va bien mais dès qu’elle rentre dans le bateau, la situation se complique. Finalement, nous lui donnerons un petit comprimé qui l’aidera à dormir jusqu’à ce que les moustiques se décident à l’attaquer. Quand tout va bien….

Arrivée bien fatiguée au port d’Horta le jeudi 3 Août dans la matinée, après un bon café sur Jabdane, le bateau d’Antoine et Anne qui sont venus à ma rencontre avec Eric à leur bord, après une bonne et longue douche, la vie a repris son cours.

L’objectif premier était de récupérer quelques heures de sommeil mais également de profiter de cette très jolie petite ville d’Horta.

Nous « tombons » pile poil le jour de l’inauguration de la semaine de la mer ici avec pour commencer, la visite du maire de la ville venu offrir des cadeaux à tous les voiliers de passage. Nous profiterons de cette semaine pour découvrir les coutumes locales : les compétitions de natation et de waterpolo, les régates en tous genres, voiliers, optimists, baleinières à rames puis à la voile, OFNI, planches à voile…. C’est la fête ici avec des concerts jusqu’à pas d’heure, des fanfares, des spectacles de danses folkloriques et dans les rues une population joviale qui vient participer à ces manifestations.

Déjà 6 jours que je suis arrivée à Horta sur Faial aux Açores.

Le jour de l'arrivée, après un bon café sur Jabdane, une bonne douche, l'objectif a été le repos. Pas facile les 1ères nuits puisque je me réveillais en permanence, mon cerveau n'ayant pas encore intégré que j'étais au port! 

S'en sont suivis des moments fabuleux avec Anne et Antoine que nous ne remercierons jamais assez pour ce qu'ils ont fait. Beaucoup d'autres rencontres sur les pontons, Olivier qui nous aidera à trouver une solution pour le moteur, Toni qui a traversé seul depuis la Floride (2 mois de traversée en solo avec des batteries HS! respect Toni), nos voisins de quai avec qui nous passerons également de très bons moments.
Nous sommes à Horta au moment du Festival de la mer donc c'est la fête ici...

Bref, nous garderons un souvenir extraordinaire de notre escale et malheureusement, il est temps de partir puisque nous devons être à Punta Delgada samedi au plus tard pour récupérer mon papa et Fleur, ma nièce chérie qui vont finir le voyage jusqu'à La Rochelle avec nous.

Bien sûr, on vous racontera et d'ici là, on vous embrasse, Pascale & Eric

Après avoir cherché les lumières de Faial pendant 2 heures, elles apparaissent enfin au lever du jour. Grand moment d'émotion d'autant qu'Eric vient de m'appeler pour me dire qu'il est à bord du bateau d'Antoine et Anne et qu'ils viennent à ma rencontre.

Encore un immense merci à vous, Anne et Antoine et merci pour ces moments passés ensemble pendant ces quelques jours. On vous souhaite un bon retour et on vous dit à très vite!

Mercredi 26 Juillet, 5 heures du mat, j’émerge avec difficulté pour prendre mon 1/4 et je trouve Éric dans le carré, tout excité, plongé dans des bouquins sur les oiseaux de mer. Il commence à m’expliquer que nous devons construire une cage en bois et en grillage …qu’est-ce qu’il me fait ? Que nous avons un passager clandestin reclus dans un coin du cockpit ! Qu’il va falloir lui donner des petits morceaux de poissons frais !! Nous voilà bien. En effet, un petit pétrel noir tout ébouriffé est à bord et il n’a pas l’air en grande forme. On essaie de lui apporter un peu de thon mais le pauvre est effrayé, frigorifié et avec ses pattes palmées, il se déplace très difficilement. C’est même à se demander comment il est arrivé jusque-là avec la mer agitée et Papillon qui danse dans tous les sens.

Après rapide réflexion, n’ayant ni bois ni grillage à bord, nous votons pour une caisse en carton. Quelques trous de tous les côtés, un peu de sopalin pour que ce soit plus confortable, une petite soucoupe avec du thon, on s’empare de la bête qui n’a plus la force de résister et zou au chaud dans la boite dans le bateau. Quelques heures plus tard, son plumage a retrouvé un aspect plus normal mais il n’a pas l’air d’apprécier notre thon au naturel en boite. Que faire ? Il ne faudrait pas qu’il s’affaiblisse d’autant qu’un nouveau front froid est annoncé pour demain. Le vent étant calme aujourd’hui, alors nous décidons d’essayer de le relâcher ; Eric le prend dans ses mains et l’accompagne pour l’aider à s’envoler ce qu’il réussira avec succès. Au revoir petit oiseau. Le reste de la journée, nous aurons de nombreux petits pétrels noirs autour du bateau (beaucoup plus que d’habitude). Coïncidence ?

Nous attaquons notre 2^nd semaine de transat retour, qui aurait dû être la dernière (normalement) mais lorsque nous regardons la distance parcourue depuis le départ, il semblerait que nous allons jouer les prolongations ! Heureusement, nous avons le plein d’eau et des vivres pour plusieurs mois (merci Eric !)

Ces trois derniers jours auront été variés !

Dimanche 23, la mer est calme, pas de vent et encore une fois, ce maudit Gulf Stream nous freine. Nous nous relayons toujours 24/24 à la barre puisque notre vitesse ne permet pas à l’alternateur d’arbre de charger assez pour le frigo et le pilote. Entre les 2, le choix est vite fait !

Après déjeuner, le vent est tellement faible, les voiles claquent et c’est insupportable donc nous décidons de nous mettre « à sec de toile », de bloquer la barre, de nous laisser « promener » par le courant. La mer est calme, c’est l’occasion de s’occuper du moteur.

Démontage du tuyau de gasoil à la sortie de la caisse et nous comprenons vite pourquoi le moteur ne démarre pas : le gasoil plutôt que de couler, goutte ! En cause, des saloperies noires, agglomérées qui bouchent la sortie du tank. Éric essaie de « forcer » le passage avec un bout de fil électrique mais rien à faire. Une grille, un coude ?? On se lance dans l’envoi de sms à nos mécaniciens préférés qui ont dû les effacer en voyant un numéro de téléphone bizarre apparaître sur leurs portables. Plan B, sms à Papa : peux-tu appeler pour nous…, expliquer qu’on est en panne, demander….. Si seulement, on pouvait envoyer des mails, ce serait tellement plus simple. En attendant les réponses, le vent revient en début de soirée et nous pouvons de nouveau sortir la toile.

La nuit suivante est éreintante. Nous attendions le passage d’un front avec des rafales à 30 kts mais pour finir, ce sera des trombes d’eau et des rafales à 50 kts. Heureusement, nous avons préparé Papillon en mode « coup de vent » donc pas besoin de sortir du bateau et encore moins de se balader sur le pont. Nous passons notre nuit tous les 2 dans le carré à somnoler en attendant que ça se calme (enfin pas trop quand même !). Petit matin, le vent refuse, faiblit et ne reviendra que mardi matin ! La mer est très agitée et Papillon danse faute de vitesse. Heureusement, le soleil est là et réchauffe un peu l’atmosphère !

Lundi 24, vers 18h, nous nous relayons à la barre lorsqu’un avion passe au-dessus du Papillon à très faible altitude. Surprenant ! Au second passage (nous avons eu le temps de rallumer la VHF), nous découvrons qu’il s’agit des US Coast Guards qui viennent nous rendre visite. Ils nous demandent quelques renseignements pour compléter notre dossier (!), prennent de nos nouvelles…. Encore une fois et depuis que nous sommes arrivés aux USA, ils sont adorables, acceptent de répéter autant que nécessaire pour que nous comprenions ce qu’ils nous demandent (c’est dur de comprendre à la VHF un américain qui vous demandent le numéro d’enregistrement radio!!), nous souhaitent « a safty trip ». Quand je pense à l’image que nous avions des autorités avant notre arrivée, j’ai honte.

Reste de la journée, pétole donc relais à la barre (encore et toujours) jusqu’à 5 heures du mat, moment où Eole décide de nous envoyer du vent !

Mardi 25 Juillet, nous touchons enfin du vent et Papillon nous donne le meilleur de lui-même. La mer est belle et nous avançons entre 6 et 8 kts. Que ça fait du bien.

En fin de journée, je me repose dans la cabine et Eric bouquine dans le carré lorsque nous sommes interpellés par un gros bruit de corne de brume ! Surprenant au beau milieu de l’Atlantique. Je me précipite au hublot et je vois un bateau de pêche en travers de notre route. 1^ère réaction, « pourvu qu’il ne soit pas en plein chalutage ! En fait, il s’agit cette fois des Gardes Côtes canadiens qui nous préviennent que nous fonçons droit sur un ensemble de plateformes qui trainent des câbles sur 6 nm de long. C’est semblerait-il une mission scientifique. Nous sommes au près donc nécessité de virer (un peu long comme manœuvre sur Papillon, surtout sans moteur). Gentiment, ils resteront sur zone pour nous accompagner jusqu’à ce que nous puissions reprendre notre route 1 heure ½ plus tard. Nous en profitons pour faire appel aux connaissances de leur mécanicien qui malgré toute sa bonne volonté ne trouvera pas de solution à notre gasoil bloqué dans le tank. Mais c’était encore un contact fort sympathique et tellement inattendu !

Décidément, jusque-là cette transat retour est surprenante, ne ressemblant en rien à ce que j’avais imaginé !

Affaire à suivre, on vous racontera et d’ici là, on vous embrasse, Pascale & Eric